jeudi 6 décembre 2012

Michael Crichton, Chérie j'ai réduis les enfants, nouveau genre!



Le talentueux Micheal Crichton a trouvé le moyen de gâter ses fans de ses histoires imaginatives même après sa mort. L’auteur du désormais classique Jurassik Park , décédé en 2008, en est à son deuxième roman posthume! Contrairement à son prédécesseur, Pirates, texte complet repêché dans l’ordinateur de Crichton, Micro, sa nouvelle et dernière œuvre était écrite au tiers lorsque Harper Collins, éditeur, la découvrit. Véritable admirateur de Micheal Crichton, Richard Preston (l’Affaire cobra) se servit du plan et des notes du défunt afin de  terminer l’écriture de ce techno-thriller.
Sept jeunes et brillants scientifiques en biotechnologie  découvrent une information gênante pour la société high-tech Nanigen, une compagnie fabriquant des robots miniaturisés, qui tentait de les embaucher. Le PDG Vin Drake n’hésite pas à miniaturiser le groupe et à l’abandonner dans la réserve autour des bâtiments, située sur l’île d’Hawaï. Mesurant maintenant environ deux centimètres, Peter, Rick, Karen, Jenny, Amar, Erika et Danny doivent survivre dans la forêt tropicale foisonnante d’insectes et d’animaux inconnus. Dans cet univers où une fourmis constitue un prédateur redoutable, les scientifiques n’ont que leurs connaissances (et ça tombe bien, car ils sont Ethnobotaniste, arachnologiste, entomologiste, botaniste et biochimiste) et leur débrouillardise pour éviter une mort certaine et violente.
Micro allie ingénieusement le suspense, les scènes d’action, l’horreur et des données scientifiques dans un roman où les temps morts n’existent pas. Imprévisible et cruel, l’auteur n’hésite pas à éliminer des personnages importants, rarement dans l’ordre escompté par les lecteurs habitués.  À la hauteur des meilleurs romans de Crichton, cette histoire contient tous les éléments pour s’ériger au rang des best-sellers. Après une telle aventure dans le micro monde, où l’on s’aperçoit que la plus petite des feuilles grouille de vie, on ne peut s’empêcher, un peu comme après la lecture du mythique Les fourmis de Werber, de scruter le sol d’un œil nouveau.

samedi 1 décembre 2012

La redondance policière



Mon appréciation  du genre policier est loin d’être constante.  Jeune, je  m’intéressais surtout à l’horreur et au fantastique, boudant tout ce qui sortait de ce cadre.  Lorsqu’on est un lecteur actif,  viens toujours le moment où on a tous lu ce qui nous attirait dans le genre et où il faut se consoler avec un autre. Les policiers renferment souvent ce que je recherchais dans l’horreur, soit les sensations fortes, le morbide, le mystère.  Ces livres renferment également  ce qui me plaît moins et me pousse à retourner à l’horreur ou au fantastique sitôt une nouveauté annoncée : Les policiers, les enquêteurs, le FBI et leurs techniques avancées, tout ce qui forme la machine judiciaire. Je n’ai rien contre ces travailleurs, c’est plutôt contre la pléthore  de clichés qu’ils génèrent que j’en ai.
 
On ne se cachera pas que beaucoup de roman policier se ressemble, à croire que les auteurs sont pris dans un plan dont ils ne peuvent sortir, sous peine d’être accusés d’avoir mis le pied hors des codes du genre. Est-ce interdit de dépeindre un policier heureux, non divorcé et ne cachant pas quelques erreurs qui lui pèsent sur la conscience depuis des années?
Deux récentes lectures, lues une à la suite de l’autre ( ce qui rend encore plus évidentes les similitudes) ont particulièrement renforcé l’idée que les romans policiers sont trop semblable. IL s’agit de Le livre des morts de Glenn Cooper (Cherche midi 2010) et de La chorale du diable de Martin Michaud (Goélette 2011). Les enquêteurs des deux livres, respectivement Will Piper et Victor Lessard, sont des hommes perturbés, ayant commis une grave erreur dans le passé. Nos deux enquêteurs sont perçus comme «hors-normes» par leurs collègues, sont divorcés et entretiennent une relation désordonnée avec leurs enfants. Will et Victor mènent chacun leur enquête qui s’étoffe de plusieurs pistes possibles, jusqu’à ce qu’ils se fassent retirer de l’ affaire. Orgueilleux, les deux hommes risquent beaucoup pour continuer tout de même leur enquête seul, tout en étant recherchés par leurs collègues. Will et Piper bénéficient out les deux de l’aide d’une coéquipière à l’interne qui agit en secret, risquant des mesures disciplinaires si elle est découverte. Lorsque le mystère se dénoue enfin, on réalise que les deux histoires reposent sur des faits ésotériques où le diable est mentionné. Puis, les enquêteurs principaux tombent amoureux de la coéquipière qui les a bravement aidés…
Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé, la majorité des polars suivent un ensemble de règles propres à ce genre. Bien sûr, il y en a quelques-uns pour nous surprendre, mais de façon générale, et pour les raisons citées plus haut, je préfère les enquêtes menées par des civils, où les techniques avancées sont hors d’atteinte. Ces derniers livres sont plus durs à dénicher, mais contiennent moins de déjà vu qui me font lever les yeux au ciel!