vendredi 30 mars 2012

Du livre au film


Lorsque la sortie d’un film tiré d’un roman réputé excellent est annoncée, je m’empresse de lire le livre avant de visionner l’œuvre cinématographique. Je ne suis évidemment pas la seule à avoir été déçue par certaines adaptations boiteuses. C’est d’autant plus risqué lorsqu’on a aimé un livre au point de se l’approprier totalement. La pire insulte faite à un livre reste pour moi l’adaptation de La reine des damnés (Anne Rice) qui ne peut même pas être sauvée par son excellente trame sonore. Par contre, il arrive (trop rarement) qu’un roman porté à l’écran sonne juste et raisonne en parfait accord avec notre petit film intérieur. Alors là, on ressent une espèce d’enchantement, une impression de magie.
Férue de critiques de film et de livre, j’avais remarqué la description intrigante du film La peau que j’habite (version française de La piel que habito, de Pedro Almodovar, avec Antonio Banderas) ainsi que sa troublante affiche. Intéressée, je me suis procuré le livre qui l’a inspiré : Mygale de Thierry Jonquet. (Folio, 1995) Il est rare que la finale d’une histoire me jette complètement par terre, mais ce fut le cas pour ce livre. Jouant adroitement avec le temps du récit, l’auteur noue une énigme tordue pratiquement impossible à résoudre. Impressionnée, je me disais qu’un tel roman ne peut tout simplement pas être gâché à l’écran. Eh bien… C’est malheureusement ce qui s’est produit.
Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Pedro Almodovar, qui a réalisé La peau que j’habite, mais ce n’était certainement pas un éclair de génie. La structure de Mygale est étudiée et parfaite, de sorte que le moindre changement tuerait l’œuvre. Almodovar a réussi à faire abstraction de tous les éléments qui enrichissaient le roman pour livrer un film vidé de tout intérêt. Comble de la bêtise, l’incroyable punch qui fait de Mygale un chef-d'œuvre est révélé au beau milieu du film, nous laissant qu’un goût de queue de poisson dans la bouche au final.
Donc si vous avez le choix entre le film ou le livre, n’hésitez pas, ces 153 pages seront le plus beau cadeau que vous ayez fait à votre cœur de lecteur depuis longtemps!

2 commentaires:

  1. Que trop de films ont tués la magie des romans...

    Sauf peu-être Twilight....disons que ce fut constant comme transition du livre à l'écran. Mauvais en écrit, mauvais en film.

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    1. C'est vrai que dans le cas de Twilight, il n'y a pas grand chose à gâcher! Sauf peut-être notre envie pour les bonnes histoires de vampires!

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