mercredi 12 février 2014

Baby leg et 10 000 litres d'horreur pure

Cherche-midi, 2012, 99 pages
Dans la catégorie «petites merveilles à découvrir», Baby Leg, de Brian Evenson, occupe une place de choix. Entrer dans cette histoire courte et minimaliste, c’est mettre les deux pieds dans un cauchemar obsédant qui ne se termine pas nécessairement à la fin du roman…Kraus se réveille dans une cabane abandonnée dans les bois, sa main droite sectionnée. Il n’a aucune idée de qui il est ni ce qui l’a amené à s’échouer dans ce lieu sans vie. Ses rêves et ses songes sont hantés par une femme possédant une jambe adulte et une jambe de bébé. Elle avance laborieusement sur son genou adulte et sa petite jambe, portant une hache sur son épaule. À l’épicerie du coin, une affiche présente le visage d’un homme qui lui ressemble à s’y méprendre, avec l’inscription «Recherché». Vous pensez que l’histoire prendra un certain tournant, mais c’est loin d’être ce que vous vous imaginez. Le tout prend un virage à 180 degrés et vous amène dans un labyrinthe flou et sanglant où la réalité se confond avec le délire, jusqu’à la dernière ligne, qui vous procura un délicieux frisson de malaise.     

Au diable Vauvert, 2007, 252 pages
Véritable amateur de films d’horreur, Tom Gunzing offre, avec 10 000 litres d’horreur pure (modeste contribution à une sous-culture), illustré des dessins bien dégoulinants de Blanquet, un hommage au genre qui a nourri son imaginaire durant toute sa jeunesse. Un lecteur peu habitué aux codes de l’horreur pourrait n’y voir qu’un ramassis de clichés, mais en réalité, le récit fait référence à de nombreux classiques tels qu’Evil Dead, délivrance et Massacre à la tronçonneuse.

Dans l’optique d’une fin de semaine agréable entre amis, Patrice, le nerd bedonnant à lunette, Marc et Ivana le «petit couple sympathique», JC, le sportif fils de riche et sa copine Kathy, princesse sans cervelle, se rendent dans un chalet isolé au bord d’un lac. Le soir même, Kathy aperçoit un intrus qui la dévisage par la fenêtre et tout ce beau monde se sépare avec les conséquences que l’on connaît bien. La recette de 10 000 litres d’horreur pure est simple : sexe, sang, drogue et humour. Sans oublier des créatures immondes, une famille de dérangés, une maison abandonnée et des scènes parfaitement dégoutantes. Un pastiche jouissif qu’apprécierons tous les amateurs d’horreur!

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