vendredi 20 juillet 2012

Trois mini histoires de ma propre plume!

Vous avez été nombreux à me le demander, alors j'exauce vos souhaits! Voici trois histoires de ma plume!
Attention violence!!


La honte d’Adélar

Après une longue route à cheval au cœur des Laurentides, Loïc fut accueillit par son nouveau patron.  Un fanal à la main,  Adélar le conduisit à la porcherie, là où le soleil n’a pas droit de passage. Le fermier retira une lourde chaîne qui entravait la porte, puis disparut à l’intérieur.
-          Je n’ai jamais vu un homme enfermé ses cochons à clés, pensa furtivement Loïc.

Il entra à son tour et aussitôt, une puissante odeur de purin envahit ses sens. Oubliant la politesse, il plaqua son mouchoir contre son visage larmoyant, réprimant un hoquet de dégoût.

-          Tu finiras par ne plus le sentir, t’inquiète pas, s’esclaffa Adélar.

Loïc avait pourtant déjà travailler dans ce genre d’endroit, mais la puanteur de celui-ci était inhabituelle. À travers les odeurs de viande avariée, d’excréments et de paille pourrie, Loïc décela celles de la sueur et de l’urine humaine.

Les sourcils froncés, le garçon de ferme détailla les bêtes qui se roulaient dans leur merde mollasse et humide. Son estomac se serra lorsqu’il distingua dans la pénombre la silhouette d’une jeune fille accroupie pour déféquer.

-Mais qu’est-ce que…?

L’expression joviale du fermier s’assombrit, puis il baissa les yeux :

-C’est ce qui est sortit du ventre de ma femme.

L’enfant du fermier se traina vers les autres animaux et s’étendit sur le côté en grognant. Loïc compris alors le malaise d’Adélar.

La peau de la fille était rosée et duveteuse, son crâne lisse, parsemé de mèches grasses. Sous la crasse du visage, l’arcade sourcilière proéminente surplombait un nez de porc. Ses lèvres épaisses laissaient voir de larges dents jaunâtres, plantées grossièrement dans des gencives noircies.

Pétrifié d’horreur, Loïc semblait hypnotisé par l’abdomen arrondit, piqueté de tétine de cette chose entre l’humain et le porc.

C’était un ventre de femme enceinte.



                                                                                  Hysteria


Le frère Francoeur poussa la porte de l’église du village et y entra d’une démarche précipitée. Ses yeux trouvèrent dans la pénombre le père Clément, agenouillé devant le crucifix. Son visage pâle aux traits tirés témoignait de l’intensité des prières envoyées au Seigneur. Sans doute son espoir était-il tourné vers Philomène, la boulangère, frappée d’un mal honteux depuis quatre jours.
Lorsque les villageois avaient aperçues le mari de la boulangère se rendre seul sur la place du marché pour vendre le pain, les murmurent allèrent bon train, mais personne n’osa poser de question sur les griffures qui lui tigraient cou et mâchoire.
-La mixture pour Philomène n’a pas eu d’effet, mon Père.
Le Père Clément tourna sa triste figure vers son collègue et poussa un soupir douloureux. Le frère Francoeur se désolait d’apporter des nouvelles d’échecs à cet homme déjà affaiblit par la tuberculose, mais le père refusait d’abandonner une chrétienne perdue dans l’hystérie.
Peu savaient que Philomène avait sauvagement violé son mari en lui hurlant d’engrosser son ventre stérile. Depuis, ni la médecine, ni les prières n’empêchèrent cette psychose de grandir en elle jusqu’à effacer toutes traces de son âme.
 Méconnaissable, Philomène tourna ses yeux déments vers le prêtre s’approchant de son chevet, méfiant comme un chat. Trop rapide pour l’homme malade, Philomène se précipita à ses genoux, fourra son visage sous sa soutane et plongea les dents dans la peau fine des organes génitaux.
 Alerté par une infirmière bouleversée, Francoeur pénétra dans la chambre où il s’écroula, choqué. Clément gisait face au sol, régurgitant d’abondants jets de sang dans lesquels la boulangère se vautrait telle une truie en râlant : un bébé…un...bébé! Avant de s’évanouir, Francoeur comprit que la masse sanguinolente avec laquelle elle se massait la vulve était le pénis et les testicules arrachés du Père Clément.


                                                                            Cruelle gourmandise


Les doigts crispés sur sa fourchette, Samuel tentait de dissimuler à sa famille l’angoisse qui lui mangeait le ventre. Il y réussissait bien, car ses trois fils et sa femme conversaient avec leur vitalité habituelle. Aucun d’entre eux ne remarqua que le patriarche piochait sans appétit dans son assiette, le regard fuyant sans cesse vers la fenêtre donnant sur le jardin. Son mutisme n’attira pas non plus l’attention puisqu’il avait sa place dans la routine du souper. Souvent trop fatigué pour participer aux discutions, Samuel savourait en silence ce moment au milieu des siens.
Depuis qu’il avait planté les graines spéciales, la nervosité avait poussé en Samuel tel un lierre prenant racine dans ses entrailles pour venir enserré son cœur. Son œil de fermier prédisait que les fruits seraient mûrs le lendemain et cette pensée submergeait son crâne. Cela marcherait-il vraiment et surtout de quelle façon ? L’étrange vagabond qui lui avait vendu les graines avait promis que leur magie punirait le voleur par où il péchera. Ainsi son identité ne manquerais pas d’être découverte. Malgré sa peur, Samuel était catégorique, plus question de se faire subtiliser ses framboises à chaque été.
Trois jours plus tard, la promesse du vagabond se concrétisa.
Samuel compris aussitôt qu’il aperçut les sabots de bois dépasser d’un buisson de framboisiers. Propulsé par l’adrénaline, le fermier rejoignit le cadavre en deux enjambées et s’écroula à ses pieds. Un enfant méconnaissable  gisait au sol, recroquevillé, les deux mains crispées sur le ventre. Ses lèvres retrouçées et noircît s’était ratatiné tel un fruit pourri autour de ses dents couverte de moisissure. De la gorge gonflée et déformé de l’enfant émergeaient de grotesques pousses de framboisiers qui tentaient de recouvrir son visage.
D’une main engourdie de terreur, Samuel écarta les feuilles et reconnu son plus jeune fils, punie par sa gourmandise.

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