jeudi 16 août 2012

Surdose (lectures juin-juillet)


             Quelques fois par année, je souffre d’un syndrome qui s’apparente à un trop-plein. L’envie de lire est bien présente, mais mon esprit ne signe de contrat avec aucune histoire. Je m’engage dans un livre pour m’en désintéresser après seulement  trois, quatre pages et j’en commence un autre et le même phénomène enrageant se produit. Je peux en éliminer des dizaines ainsi.  De retour après chaque période de gourmandise littéraire, ce symptôme dérangeant touche probablement d’autres «lecteuroliques».
Depuis le début de l’été, j’ai eu des rendez-vous ratés avec entre autres, Le briseur d’âmes, de Sébastien Fitzek, Un type bien, de Dean Koontz et Toi seul, de David Rosenfelt.  Trois nouveautés  prometteuses – et elles doivent surement les tenir, leurs promesses- mais qui ont été écartées par une surdose de littérature policière et d’horreur. Ces deux genres comportant leur compte de clichés, il ne faut pas m’en nourrir exclusivement, au risque de répandre l’écœurement à la lecture elle-même.
Deux livres ont su traverser ce filtre sévère pour apaiser mon besoin d’évasion aux mois de juin et juillet :

 Le testament du professeur Zuckerman, Françis Malka, Hurtubise
Sous forme épistolaire (34 lettres, précisément), le professeur Zuckerman, en danger de mort, se confie à son fils. Il faut dire que lorsqu’on fait des expériences sur les origines de la vie, les détracteurs rôdent comme des mouches, enragées, qui plus est! Zuckerman est ainsi victime d’actes de vandalisme qui se transformeront petit à petit en attaques beaucoup plus inquiétantes. Malka développe un genre très méconnu au Québec, le thriller scientifique!
Quel plaisir de s’installer confortablement dans des pages bien écrites, pour finalement se surprendre à passer à travers le livre au complet! Le style de Malka est accessible, «coule tout seul» comme on dit souvent et le format épistolaire facilite l’obsession de tourner la page! Le mystère est assez nébuleux pendant une bonne partie du livre, seul bémol, la fin quelque peu évidente, seule solution aux contraintes que l’auteur s’est imposé.
3.5/5

 La théorie des cordes, de José Carlos Somoza , Acte sud
Un Somoza est une valeur sure pour moi. J’ai été sage, je ne les ai pas tous lu un après l’autre et je m’en remercie! Elisa Robledo, enseignante de physique, découvre en plein cours un article de journal qui la rend complètement paniquée. Ces anciens collègues se font assassiné les un après les autres d’une façon si horrible que les policiers en deviennent fous! Retour quelques années plus tôt, lorsque Robledo  travaillait sur une expérience top secrète concernant la théorie des cordes, qui permettrait de voir le passé, comme sur une photographie. Qu’ont-ils découvert pour qu’on les élimine d’une façon si barbare?
À partir de ce moment, on s’enfonce dans une spirale angoissante, dont certains passages donnent sérieusement des frissons dans le dos. Encore une fois, Somoza s’empare d’un thème, dans ce cas-ci, le temps, et l’exploite jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’on le voit d’une façon nouvelle. Absolument inclassable, La théorie des cordes est un livre qui tourneras longtemps dans votre tête!
4.5/5

1 commentaire:

  1. Moi aussi je souffre de cette sorte de syndrôme frustrant, mais dans mon cas ça dure depuis des mois. Mathieu Chattam (Les arcades du chaos) m'aidera-t-il à passer au travers? Jusqu'ici, je dirais oui. Il est vrai que ce roman m'a été conseillé par toi, ma fille, dont l'esprit critique est très aiguisé = valeur sûre.

    Pierrette

    RépondreSupprimer