samedi 1 décembre 2012

La redondance policière



Mon appréciation  du genre policier est loin d’être constante.  Jeune, je  m’intéressais surtout à l’horreur et au fantastique, boudant tout ce qui sortait de ce cadre.  Lorsqu’on est un lecteur actif,  viens toujours le moment où on a tous lu ce qui nous attirait dans le genre et où il faut se consoler avec un autre. Les policiers renferment souvent ce que je recherchais dans l’horreur, soit les sensations fortes, le morbide, le mystère.  Ces livres renferment également  ce qui me plaît moins et me pousse à retourner à l’horreur ou au fantastique sitôt une nouveauté annoncée : Les policiers, les enquêteurs, le FBI et leurs techniques avancées, tout ce qui forme la machine judiciaire. Je n’ai rien contre ces travailleurs, c’est plutôt contre la pléthore  de clichés qu’ils génèrent que j’en ai.
 
On ne se cachera pas que beaucoup de roman policier se ressemble, à croire que les auteurs sont pris dans un plan dont ils ne peuvent sortir, sous peine d’être accusés d’avoir mis le pied hors des codes du genre. Est-ce interdit de dépeindre un policier heureux, non divorcé et ne cachant pas quelques erreurs qui lui pèsent sur la conscience depuis des années?
Deux récentes lectures, lues une à la suite de l’autre ( ce qui rend encore plus évidentes les similitudes) ont particulièrement renforcé l’idée que les romans policiers sont trop semblable. IL s’agit de Le livre des morts de Glenn Cooper (Cherche midi 2010) et de La chorale du diable de Martin Michaud (Goélette 2011). Les enquêteurs des deux livres, respectivement Will Piper et Victor Lessard, sont des hommes perturbés, ayant commis une grave erreur dans le passé. Nos deux enquêteurs sont perçus comme «hors-normes» par leurs collègues, sont divorcés et entretiennent une relation désordonnée avec leurs enfants. Will et Victor mènent chacun leur enquête qui s’étoffe de plusieurs pistes possibles, jusqu’à ce qu’ils se fassent retirer de l’ affaire. Orgueilleux, les deux hommes risquent beaucoup pour continuer tout de même leur enquête seul, tout en étant recherchés par leurs collègues. Will et Piper bénéficient out les deux de l’aide d’une coéquipière à l’interne qui agit en secret, risquant des mesures disciplinaires si elle est découverte. Lorsque le mystère se dénoue enfin, on réalise que les deux histoires reposent sur des faits ésotériques où le diable est mentionné. Puis, les enquêteurs principaux tombent amoureux de la coéquipière qui les a bravement aidés…
Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé, la majorité des polars suivent un ensemble de règles propres à ce genre. Bien sûr, il y en a quelques-uns pour nous surprendre, mais de façon générale, et pour les raisons citées plus haut, je préfère les enquêtes menées par des civils, où les techniques avancées sont hors d’atteinte. Ces derniers livres sont plus durs à dénicher, mais contiennent moins de déjà vu qui me font lever les yeux au ciel!

6 commentaires:

  1. Bonjour Anne-Marie,

    Je te trouve assez sévère avec le genre que, moi, j'affectionne. Mais comme disent certains ... des goûts et des couleurs ... !!

    Mais, je te conseille de persévérer dans ta découverte du genre ... je te donne l'exemple du denier Martin Michaud. Victor demeure la même personne mais son enquête prend des allures complètement différente, autant au niveau du crime que des rappels historiques auxquels il se frotte.

    Je te souhaite de belles découvertes.
    Cordialement !

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  2. Bonjour Richard!

    Effectivement, je suis très sévère. J'ai toujours été une lectrice difficile. Je trouve tout de même qu'en «entrant» dans un roman policier, on sais plus à quoi s'attendre que dans un livre fantastique admettons. Les codes sont serrés et très peu sortent du moule. Je lis tout de même beaucoup de policier, vu que j'aime les enquêtes. C'est souvent ce qui les entourent que je trouve redondant. J'apprécie le genre au point d'avoir choisis un cours consacré au sujet à l'UQAM, mais ça m'as fait encore plus voir les ficelles et les trucs des auteurs...qui sont souvent les mêmes. Je suis un peu tannée finalement, de voir les choses venir. Je m'ennuie d'être surprise!

    Cela ne m'empêcheras pas de lire la dernière enquête de Lessard, mais ce ne seras pas pour le personnage ;)

    ah oui, un roman classé policier qui m'a littéralement jeté sur le cul et ça faisait des années que ça ne m'était pas arrivé : Mygale de Thierry Jonquet! À lire!

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  3. Une des nombreuses raisons qui font que je ne lis pas de romans policiers: les enquêteurs éternellement alcooliques, malheureux en ménage avec des relations conflictuelles avec leurs enfants. Ça faisait changement quand j'ai lu du Louise Penny, Armand Gamache est pas du tout comme ça et l'intrigue m'a beaucoup plus au final! Ah et puis, quand je lis, je veux pas avoir à me casser la tête à savoir qui a tué le type, c'est le boulot de la police ça, moi je préfère (et de loin!) consacré mon temps libre à autre chose qu'à résoudre des meurtres... Même si une fois de temps en temps, oui, j'en lis des policiers!

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  4. Excellent billet qui m'a fait réfléchir sur mes dernières lectures de genre policier/polar. Et j'avoue que tu as raison sur plusieurs points dont celui du personnage principal lorsqu'il est question d'une «série» d'enquêtes comme Lessard ou encore K. McDougall, héroïne des polars de Johanne Seymour. D'ailleurs je viens de terminer les troisième et quatrième enquêtes de celle-ci et y'a certaine redondance dans le troisième. (Le défilé des mirages).
    Enfin, tout ça pour te dire que je suis en accord avec toi.
    Psttt Richard a raison le dernier Michaud vaut vraiment la peine d'être lu malgré quelques longueurs.
    Et je note «Mygale». ;-)


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    1. @ prospéryne :Merci je note Louise Penny sur ma liste à découvrir!

      @Suzanne : Merci beaucoup! Tant mieux si mon opinion rejoint les autres, je me sens moins difficile! haha! J'ai accroché tout de même à l'écriture de Michaud, je vais me procurer le petit dernier ;)

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