Graphomanie

Geoffrey Rush dans le rôle du Marquis de Sade

Lorsque je lève les yeux de mon travail d’écriture, bloquée, en manque de mots, je pense souvent aux graphomanes. Pas que je voudrais être atteinte d’un tel trouble, mais j’en prendrais bien quelques effets à temps partiel! La graphomanie, aussi appelée graphorrhée, se caractérise par l’irrésistible impulsion d’écrire tous les jours, le plus souvent des journaux intimes, des notes, des listes, etc. Pas de papier sous la main? L’envie est si incontrôlable que les graphomanes écrivent sur les murs, les tissus et même sur leur propre peau. Le plus souvent, les textes produits sont incompréhensibles ou banals, mais dans certains cas, ils peuvent s’avérer précieux!

 Certains graphomanes sont devenus de grands écrivains : Isaac Asimov, Stendhal, Jean-Paul Sartre et le Marquis de Sade. Ce dernier à d’ailleurs fait l’objet d’un film, Quills (la plume et le sang) où sa graphomanie est incroyablement bien rendue : privé de papier, de plume et d’encre, Sade utilise un os de poulet et du vin pour écrire sur ses vêtements! Plus récemment, l’écrivaine belge Amélie Nothomb se déclare elle-même graphomane. Depuis son adolescence, elle écrit tous les matins, de 4h à 8h et a ainsi publié un roman par année depuis 1992.